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Photo du rédacteurAssociation Bumba

L’éducation des enfants porteurs d'un handicap loin d’être une priorité à Kinshasa


A Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo (RDC), l’éducation des enfants vivant avec le handicap mental n’est pas une priorité pour beaucoup de familles.

Louis Bashale, enfant vivant avec un handicap mental, âgé de 7 ans, reste à la maison tous les jours pendant que son frère qui n’a que 4 ans, part déjà à l’école. Pour sa mère, bien qu’elle l’envie de l’envoyer à l’école, elle trouve cela inutile parce pour elle, ça ne promet rien. « A cause des difficultés financières de plusieurs parents dans le pays, beaucoup préfèrent investir plus pour l’éducation des enfants qui ne présentent pas de problème de santé, pour que plus tard, ces derniers prennent la relève de secours pour leurs familles », explique la mère de Louis Bahsale.

Habitant au quartier dans la commune Ngaliema, Louis vit dans l’isolement car ses voisins l’évitent de peur qu’il les agresse physiquement. Pour éviter des ennuis et épargner son fils des moqueries, sa mère l’enferme dans la maison à chaque fois qu’elle est en déplacement.

Célestine Bapwa, mère d’un enfant handicapé, a souligné que l’Etat congolais doit faire en sorte que le programme d’enseignement soit accessible à tous les concernés, en rabaissant les frais selon les bourses des congolais. « Il n’y a pas des raisons pour que ces enfants ne vont pas à l’école », a-t-elle indiqué. « Je me suis donnée corps et âme pour l’éducation de mon enfant. Aujourd’hui, mon fils est en deuxième année primaire. Avec l’apport des spécialistes, je sens déjà un grand changement et une évolution positif dans le comportement de mon enfant », a témoigné un père d’un enfant handicap. Un autre parent kinois, qui a affirmé n’avoir pas connu avant l’existence des établissements scolaires pour des enfants vivant avec handicap, a déploré le fait que la RDC ne compte pas beaucoup de ces écoles.

Sur l’avenue Des Frères, située au quartier Bangu dans la commune de Ngaliema, se trouve l’école « Village Bondeko ». Cette école s’occupe de l’éducation des enfants handicapés. Selon les parents des enfants inscrits ici, les conditions d’enseignement sont presque réunies dans ce cadre.

Pour promouvoir les actions de cette école, le directeur sociale de cette institution, Martin Mbayo, explique que son institution passe par une série de sensibilisation auprès des parents des enfants handicapés. En outre, « Village Bondeko » a recourt à des affichages, des banderoles et des communications dans les médias et dans les églises pour appeler les parents à amener les enfants à l’école. « Les enfants aussi sont les premiers sensibilisateurs parce qu’ils sont les témoignages vivants auprès des autres », a expliqué le directeur social. Il a déploré, cependant, la non-implication de l’Etat pour soutenir cette œuvre en faveur des enfants handicapés. Initié par l’église catholique, ce programme compte 20 villages construits dans la ville de Kinshasa.

Selon les responsables du « Village Bondeko », construire des établissements adaptés à l’éducation des enfants vivant avec handicap exige beaucoup de moyens. D’où, selon eux, l’importance de l’implication de l’Etat congolais dans ce projet pour venir au secours aux privés qui ont déjà investi dans le secteur.

Malheureusement, poursuivent-il, l’apport de l’Etat est minime. Dans ce domaine, le gouvernement congolais a marqué sa présence qu’à partir de 2004. A partir de cette période, il a instauré à l’inspection générale de l’enseignement un nouveau programme, qui a pour mission de contrôler l’évolution de l’enseignement spécial en RDC, de former les enseignants spécialisés et évaluer les enfants handicapés. « Nous avons déjà mené un lobbying auprès des responsables et l’enseignement en RDC, pour que l’enseignement spécialisé va de l’avant dans notre pays », a dit le coordonateur du projet de l’enseignement spécial, Karina Nakasumbi.

Selon l’article 42 de la loi portant protection de l’enfant, « l’enfant vivant avec handicap physique ou mental a droit à la protection, aux soins médicaux spécifiques, à une éducation, à une formation, à la rééducation et aux activités récréatives ainsi qu’à la préparation à l’emploi, de sorte qu’il mène une vie pleine et décente, dans les conditions qui garantissent sa dignité, favorisent son autonomie et facilitent sa participation aux activités de la collectivité. L’Etat appuie les parents dans la mise en œuvre de ce droit ».

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